En l’an 2948, à la fin du mois de Rethe (mars), quatre mois s’étaient écoulés depuis que nos aventuriers avaient bravé les périls des Terres du Milieu, chacun portant les stigmates et les enseignements de leur voyage. Le jour de leur départ, Grimbeorn, l’héritier de Beorn, fit ses adieux avec une gravité teintée d’espoir. « Votre quête n’est pas encore achevée, » leur rappela-t-il, en leur remettant à chacun un cadeau symbolisant leur courage et leur fraternité. Un dernier regard échangé, une promesse non dite de revenir victorieux, et ils se mirent en route vers Rhosgobel pour rencontrer Radagast le Brun.
Le voyage se déroula sans encombre, les paysages familiers de la Terre du Milieu défilant avec une tranquillité presque irréelle. Ce ne fut qu’à la croisée de la vieille route des nains que la fatigue commença à peser lourdement sur leurs épaules. Devant eux, des panneaux de direction se dressaient, l’un indiquant le bourg de Larvik, un détour inattendu mais bienvenu pour des voyageurs épuisés.
Le destin ou peut-être la curiosité les amena à croiser la route de marchands nains. Morwenn, toujours prompte à saisir les opportunités, tenta de négocier avec eux, mais se vit remettre une vieille carte en guise d’entente. C’était toujours mieux que rien, pensa-t-elle, en examinant les lignes et les symboles tracés avec soin sur le parchemin.
Arrivés à Larvik sous le voile de la nuit, ils trouvèrent les portes de la ville fermées, un couvre-feu ayant été instauré. Leur première rencontre ne fut autre qu’avec un garde, dont l’obéissance aux ordres semblait défier toute raison. Heureusement, le « charisme » d’Elyrielle permit d’ouvrir les portes de Larvik, un exploit qui les fit sourire malgré la fatigue et l’obscurité.
L’auberge de l’Ours Guilleret les accueillit, un nom qui leur promettait chaleur et réconfort. Après s’être installés et avoir commandé de quoi satisfaire leur faim, ils écoutèrent les conversations des habitants, espérant glaner des informations utiles. Une histoire capta leur attention : celle de quatre géants ayant lutté aux côtés des Béornides. Elyrielle, ne pouvant s’empêcher d’intervenir, ajouta que des femmes avaient également combattu avec bravoure.
Le lendemain matin, un malaise palpable enveloppa l’auberge. Au déjeuner, ils apprirent la terrible nouvelle d’un meurtre sanglant survenu pendant la nuit. Turgon, agissant avec discrétion, découvrit le corps mutilé d’une victime, la troisième en quelques jours selon les enquêteurs qui parlaient d’un bourg sous le choc, de fenêtres brisées et d’un corps vidé de son sang. Avec l’autorisation des enquêteurs, Morwenn examina le corps mais ne trouva rien d’inhabituel, hormis l’horreur de la scène.
La décision de fermer le bourg pour enquête fut rapidement annoncée, une nouvelle qui accéléra leur résolution de partir. Ne voulant ni s’immiscer davantage dans cette tragédie locale ni risquer de rester bloqués, ils reprirent la route vers Rhosgobel, laissant derrière eux les ombres de Larvik et l’énigme non résolue du meurtre.
Poursuivant leur quête vers le sud, nos aventuriers se laissèrent guider par l’instinct et la nécessité de rallier Rhosgobel. La route, cependant, réservait son lot de surprises et d’épreuves, transformant leur périple en une odyssée aux révélations aussi sombres qu’impénétrables.
L’air, chargé d’une oppression palpable, était strié par un nuage de fumée au loin, annonciateur de perturbations inconnues. Sur leur chemin, la rencontre avec une charrette familière sema d’abord la confusion. Turgon, guidé par la curiosité et un brin d’imprudence, fut surpris par les gardes, réalisant trop tard qu’il s’agissait des marchands nains croisés auparavant. Farin, Frar, Fror, et Flohi se révélèrent être des compagnons inattendus, ouvrant la porte à un partenariat provisoire avec nos héros.
La nuit tombée, le campement se dressa autour du chariot énigmatique. L’intrigue autour de son contenu fut rapidement levée : une femme, Thuringwethil, plongée dans un sommeil morbide et inexpliqué. Malgré les efforts déployés par Morwenn, le mystère de son malaise resta entier, une énigme médicale qui défiât toute logique.
Elyrielle, cherchant à comprendre la provenance de cette femme ombreuse, découvrit son nom, Thuringwethil, et une aura de secret qui semblait l’entourer. Les discussions autour du feu révélèrent peu sur les circonstances de son état, et la nuit s’annonçait longue et pleine d’appréhensions.
L’aube, cependant, apporta son lot de terreur : deux gardes disparurent, laissant derrière eux une scène d’horreur marquée par le sang. La découverte d’un nain pétrifié de peur et d’un cadavre mutilé avec une morsure au cou sema la panique. Turgon et Erestor, faisant face à cette macabre trouvaille, comprirent que les dangers de la nuit étaient loin d’être ordinaires.
Dans le même temps, Morwenn et Elyrielle furent confrontés à une Thuringwethil éveillée, mais terrifiée, son récit fragmenté de la nuit ajoutant une couche supplémentaire au mystère. Les nains, pris d’une peur viscérale, hâtèrent le départ, promettant une récompense pour une escorte jusqu’au village de Thuringwethil.
Le campement nocturne à proximité d’une tour en ruine fut le théâtre de la prochaine épreuve. Une trappe dissimulée donna passage à une embuscade orchestrée par les serviteurs d’un mal ancien, l’agent du nécromancien de Dol Guldur, plongeant nos héros dans une obscurité sans nom.
Réveillés dans un cachot, dépourvus de liberté mais non de courage, ils retrouvèrent rapidement leurs équipements grâce à un acte providentiel ou peut-être guidé par une force inconnue. Leur évasion fut marquée par la découverte du corps d’un nain, un rappel brutal des enjeux de leur quête.
Le village de Thuringwethil se dressa devant eux, silencieux et apparemment désert, une image en apparence paisible qui cachait une menace spectrale. Engagés malgré eux dans un combat contre des spectres, leur retraite précipitée dans un tumulus promettait de les plonger plus profondément dans les secrets et les dangers de la Terre du Milieu.