L’enfance d’Azrag aux côtés de Wellby, son père adoptif, dans les rues d’Elturel fut à la fois difficile et formatrice. Dès son plus jeune âge, Azrag fut confronté aux réalités brutales de la vie urbaine, où se mêlaient pauvreté, criminalité et survie. Il était souvent témoin de scènes de violence et de misère, ce qui força le jeune demi-orc à développer rapidement un instinct de survie.
Wellby, le leader des Joyeux Halfelins, fut le premier à remarquer Azrag errant dans les rues, malnutri et déshydraté. Pris de compassion, il décida de le prendre sous son aile, voyant en lui un potentiel inexploité. Bien qu’il fût célibataire endurci, Wellby ressentit une responsabilité envers le jeune Azrag, et il fit de son mieux pour lui offrir un foyer et une éducation.
Au début, Azrag était chargé de tâches modestes et parfois douteuses. Wellby lui apprit les ficelles du métier, lui enseignant les subtilités de la discrétion et de la manipulation dans une grande ville comme Elturel. Azrag devint expert pour glisser imperceptiblement sa main dans les poches des passants distraits, transmettre des messages codés sans éveiller les soupçons et accomplir d’autres missions confidentielles pour la troupe des Joyeux Halfelins.
Cependant, Wellby ne se contenta pas de former Azrag aux arts de la débrouille. Il découvrit rapidement le talent naturel du jeune demi-orc pour la musique et le chant. Les soirées dans les tavernes d’Elturel étaient l’occasion pour Azrag de développer ses compétences musicales, captivant les foules avec sa voix cristalline et sa passion contagieuse. Wellby lui enseigna les bases de la musique, les techniques de performance et les mélodies qui font vibrer les cœurs.
Bien que l’enfance d’Azrag ait été marquée par la dureté de la vie des rues, il trouva un certain réconfort et une forme de famille auprès des Joyeux Halfelins. La troupe était composée de personnages hauts en couleur, chacun apportant sa contribution unique à leurs spectacles et à leur survie quotidienne. Azrag grandit dans cet environnement bohème et apprit à s’adapter aux nombreuses personnalités qui composaient la troupe.
Azrag développait un profond respect pour Wellby, qui lui avait offert une chance de s’élever au-dessus de sa condition initiale. Le chef des Joyeux Halfelins devint non seulement son mentor, mais aussi une figure paternelle, lui prodiguant des conseils avisés sur la vie et l’encourageant à poursuivre ses rêves. Au fil des années, Azrag comprit que Wellby approchait de la retraite et qu’il était temps pour lui de prendre son envol et de vivre ses propres expériences.
Ainsi, avec une certaine nostalgie mêlée d’excitation, Azrag se prépara à quitter Elturel pour explorer le monde, sachant qu’un jour il reviendrait pour prendre la relève de Wellby et diriger la troupe des Joyeux Halfelins à son tour.
Avant de partir, Azrag passa de précieux moments avec Wellby, absorbant chaque conseil et chaque histoire qu’il avait à raconter. Wellby lui enseigna les valeurs de l’amitié, de la loyauté et de l’entraide, des principes qui guidaient les Joyeux Halfelins depuis des générations. Il lui donna également des conseils pratiques sur la vie en dehors d’Elturel, l’encourageant à explorer différents lieux, cultures et peuples, et à apprendre autant qu’il le pouvait.
Pour Azrag, quitter Elturel était à la fois excitant et effrayant. Il avait grandi dans cette ville, où chaque rue et chaque coin d’ombre lui étaient familiers. Mais il savait qu’il avait besoin de s’éloigner pour trouver sa propre voie, forger son identité en dehors des ombres des ruelles qu’il avait arpentées pendant des années.
Le jour de son départ, la troupe des Joyeux Halfelins se réunit pour lui faire ses adieux. Les membres de la troupe étaient remplis de fierté et d’espoir pour Azrag, convaincus qu’il réussirait dans ses aventures à venir. Ils lui offrirent des cadeaux symboliques, un luth finement sculpté et une plume d’oiseau rare, symboles de sa passion pour la musique et de son surnom, « le moineau ».
Ainsi, Azrag quitta Elturel avec une valise remplie d’histoires et de chansons, prêt à découvrir le monde qui s’étendait au-delà des murs de sa ville natale. Il savait qu’il avait une dette envers Wellby et les Joyeux Halfelins, et il était déterminé à revenir un jour pour honorer cet héritage et perpétuer la tradition de la troupe.
Mais pour l’instant, Azrag était libre de tracer sa propre destinée, de vivre ses propres aventures et de trouver sa place dans les Royaumes Oubliés. Avec sa voix cristalline et ses talents de bardes, il espérait que ses chansons résonneraient à travers les terres, apportant la joie, l’espoir et l’inspiration aux cœurs de ceux qui l’écouteraient. Ainsi, il se lança sur les routes, prêt à écrire sa propre légende dans l’histoire des Royaumes Oubliés.
Azrag avait pris la décision de se rendre à Triel, une ville réputée pour sa riche histoire et ses nombreuses opportunités pour un barde en quête d’aventure. Cependant, son voyage prit un tournant dramatique lorsque, alors qu’il traversait une région boisée, il fut pris au piège dans une embuscade tendue par une horde de gobelins.
Les gobelins surgirent des fourrés, brandissant leurs armes ébréchées et poussant des cris sauvages. Azrag fut submergé par leur nombre, et malgré sa bravoure, il fut rapidement submergé. Les assaillants parvinrent à le maîtriser et à le capturer, le dépouillant de ses armes et de son équipement avant de l’enchaîner dans une pièce sombre et humide.
Lorsqu’Azrag recouvra ses esprits, il se trouvait allongé sur une couche de paille dans un cachot sordide. Les chaînes froides enserraient ses poignets et ses chevilles, lui laissant peu de marge de manœuvre. La pièce était éclairée faiblement par une seule torche vacillante accrochée au mur, jetant des ombres dansantes et inquiétantes sur les murs en pierre délabrés.
Le barde semi-orc prit rapidement conscience de la gravité de la situation. Les gobelins l’avaient capturé pour des raisons inconnues, mais il savait que sa vie était en danger. Il se mit à réfléchir rapidement, cherchant une échappatoire ou un moyen de se libérer de ses chaînes. Mais les liens étaient solides et bien fixés, résistant à ses premières tentatives de les briser. C’est là qu’il s’aperçut qu’il n’était pas seul dans cette pièce (début du Chapitre 1 – Prologue).